Editorial du n° 388 de LA LORRAINE ROYALISTE
Pour essayer de sortir de la crise suscitée par la loi de réforme des retraites, certains, en particulier Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, demande la nomination d’un « médiateur » Quoi de plus naturel lorsqu’il y a une situation politique bloquée, conflictuelle ? Bien entendu, le Président, obtus, sur de lui, a refusé. Mais, s’il avait accepté, la question se serait posé de savoir qui pourrait être ce « médiateur » ? Un politicien en retraite ? Un fonctionnaire soumis à l’Etat ? Un ancien syndicaliste ? De toute façon, quelqu’un qui aurait été nommé avec l’accord de tous (difficile à trouver) et qui aurait un passé – et un présent – partisan. Ce n’est pas sérieux même si le principe est bon.
En fait, il n’y a pas – plus -, en France, de « médiateur », d’arbitre naturel.
Ce serait normalement le rôle du Chef de l’Etat. Ce n’est pas le cas aujourd’hui car c’est lui qui impose tout sur tout, cependant après avoir consulté – ou reçu des ordres - de l’U.E. et des institutions financières internationales ! Nous l’avons bien vu dans cette « réforme » des retraites. « Réforme » mal faite, ne servant à rien comme les précédentes. Il en faudra certainement d’autres d’ici peu de temps ! Mais elle est menée par la force avec des points qui fâchent – les 64 ans en particulier – sans avoir rien de positif. Ajoutons la morgue du Président, son mépris affiché de ses interlocuteurs possibles – comme Laurent Berger – ses interventions publiques provocatrices qui ne font qu’ajouter « de l’huile sur le feu » montrent bien qu’il ne peut agir en arbitre. Il mécontente tout le monde, même le patronat. Comme je l’ai déjà écrit, ce n’est pas à l’Etat de faire une réforme du système des retraites mais aux professions librement organisée. D’ailleurs, pour les complémentaires, c’est ce qui s’est fait sans heurts ! Mais, en république, ceux qui sont au pouvoir doivent montrer leur action pour « tenir » les électeurs, il ne faut donc laisser qu’un minimum de libertés aux Français !
Par contre, l’Etat devrait se préoccuper du long terme. Et c’est là où l’on a le vrai problème des retraites qui est notre faible démographie. Il est évident que s’il y avait suffisamment de jeunes pour payer les retraites, nous n’aurions pas à nous poser de question.
Or, s’il faut remarquer qu’un grand effort fut fait dans les années 40, durant et au sortir de la guerre, les avantages accordées aux familles ont commencé – faiblement – à se réduire dès 1954 et n’ont cessé depuis. Cela s’est régulièrement accéléré sous couvert de faire des « économies » à court terme pour arriver sous Hollande et le début de Macron à une véritable politique anti familiale. Pourtant, ce serait une priorité mais dont les résultats se verraient dans plusieurs années et vraiment dans une vingtaine d’années. Impossible en république dont les dirigeants ont des horizons limités à la prochaine élection !
Nous voyons bien là la limite de notre régime républicain : aucune vue à long terme, s’occuper de tout à court terme en limitant au maximum les libertés quitte à mal faire les choses tout simplement parce que l’on ne les connaît pas ou mal.
C’est vrai aujourd’hui pour les retraites quitte à provoquer un véritable début de crise de régime, mais s’est vrai aussi pour tout le reste, ce qui provoque un malaise général que le pouvoir, isolé, enfermé dans ses certitudes abstraites ne comprend pas. Nous le voyons à l’intérieur : système de santé en déroute, enseignement à la dérive, industrie et agriculture sacrifiés, etc. A l’extérieur : pas de politique étrangère sérieuse – là aussi le long terme est nécessaire – avec un Président qui ridiculise notre pays partout où il va et surtout parle que ce soit en Afrique, en Chine, et même en Europe.
Il manque à la France son chef naturel, celui qui à la fois s’occuperait des sujets à long terme parce qu’il aurait le temps pour lui et l’expérience de toute sa lignée et, pour le reste, arbitre suprême en cas de conflits entre différentes parties. Le voilà notre médiateur naturel.
Ce chef arbitre, médiateur, qui a le temps pour lui, doit être indépendant des partis, des groupes de pression en particulier financier. L’histoire nous montre que seul – en France – notre Roi peut tenir ce rôle. A nous de le montrer aux Français qui sont nombreux, beaucoup de jeunes en particulier, à nous rejoindre aujourd’hui. Chers lecteurs, engagez-vous aussi dans ce combat de salut national.
Philippe SCHNEIDER